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Source : Le Télégramme Didier Déniel

ATD Quart-Monde s’est donné pour mission de venir à bout du chômage de longue durée dans dix territoires. En créant des CDI dans des entreprises à but d’emploi. Et en transformant en salaires les aides sociales et allocations reçues par les personnes ainsi embauchées. Pipriac est concerné. Les premiers contrats seront signés à l’automne.

Denis Prost d’ATD Quart Monde Ille-et-Vilaine, mouvement international de lutte contre la misère, est fier de faire découvrir, dans une petite galerie commerciale, le nouveau local qu’occupe l’entreprise à but d’emploi créée sur Pipriac et Saint-Ganton. Communes peuplées respectivement de 3.650 et 415 habitants. « Désormais, on a pignon sur rue. Cette visibilité est un sérieux gage de réussite ». Que de chemin parcouru depuis qu’ATD a lancé ce projet de combattre le chômage de longue durée dans une dizaine de territoires en France (*) ! L’idée est simple mais il fallait y penser : il existerait, selon l’association, une multitude de niches de travail qui ne seraient pas créatrices de postes. Souvent pour des raisons liées au morcellement de ces activités, à l’éparpillement des heures mais aussi à une faible rentabilité. Ces obstacles, l’entreprise à but d’emploi permettrait de les niveler. Elle en ferait même un atout. En embauchant directement des demandeurs d’emploi en CDI et en les plaçant sur le terrain. Comme les groupements d’employeurs le font.

Premières embauches à l’automne

Un fonds spécifique ? de 40 M€ annuels environ ? va être créé. 10 millions devraient être versés cette année pour amorcer la pompe. C’est en tout cas ce qu’a promis Myriam El Khomri, la ministre du Travail. À Pipriac, on s’attend à signer les premiers contrats à l’automne, date à laquelle le dispositif national sera prêt. L’association a poursuivi également son évaluation des charges d’emploi. Les besoins non pourvus ont été repérés : 60 % concerneraient les collectivités et 40 % des entreprises et les particuliers. « Pour certains travaux, nous proposerons des tarifs bas qui permettront à des foyers modestes d’avoir accès à nos services. Je pense, en particulier, à l’entretien de jardins. Mais attention, nous veillerons à ne pas rentrer en concurrence avec les entreprises locales », ajoute Denis Prost. « Avec des paysagistes, on a même trouvé des accords de partenariat. Sur certains chantiers, on interviendra avec eux en complément. On prendra en charge ce qui n’est pas rentable ou trop chronophage ». * Le Télégramme du 24 septembre 2015.