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Enfermé dans son centralisme, Paris refuse de reconnaître administrativement la Bretagne. Soit. Mais cela n’empêche finalement pas à de multiples initiatives de démontrer, preuves à l’appui, que l’unité bretonne est pertinente. Paris ne veut pas de la Bretagne ? Et bien nous allons la construire sans eux et l’on avancera d’ailleurs peut-être plus vite.

Un bon exemple de ces dynamiques concerne actuellement la diffusion du point bzh. La Bretagne est avec le .paris la première région de France à avoir obtenu son extension numérique. Le .bzh a été obtenu le 26 juin et est disponible depuis le 4 septembre 2014 pour les entreprises, collectivités et associations (plus de 1000 adhésions). Le 4 décembre, le .bzh est devenu aussi accessible aux particuliers. En tout, plus de 3000 noms de domaines ont été en quelques semaines réservés.

Dans ses statuts, l’association fonctionne évidemment sur l’ensemble de la Bretagne avec la Loire Atlantique. Concrètement, cette association à but non lucratif permet aux activités économiques bretonnes de se fédérer et de vitaliser le pays. Elle permet à des activités régionales d’apparaître sur la toile en échappant à l’emprise de sociétés dématérialisées qui ne payent quasiment pas d’impôts en France et plombent actuellement les chiffres d’affaires. Par exemple, 15 % du chiffre d’affaire de l’ensemble de l’hôtellerie bretonne a été cette année siphonné par le site Internet booking.com. Ces sociétés internationales hébergées dans des paradis fiscaux ponctionnent jusqu’à 40 % du prix des chambres en échange d’un seul référencement.

Dans le monde du livre également (amazon.com), des sommes gigantesques sont détournées sans aucune garantie de certification. Or, avec le .bzh, quand on tapera « hôtel Bretagne » ou « hôtel Nantes », on aura certes le lien vers des sociétés comme booking, mais on verra aussi apparaître « hôteldebretagne.bzh » avec une mutualisation des actions permettant de diminuer les coûts sans spolier les professionnels. Cet enjeu des marques numériques « territoriales » devient essentiel.

A l’instar de Produit en Bretagne, la Bretagne ne doit plus attendre l’autorisation de Paris pour exister. Les enjeux économiques sont trop lourds. Multiplions ces opérations, même mineures (liens associatifs etc.). Démontrant tout simplement que la Bretagne existe et se renforce pour de simples raisons de performance économique. Le fait va précéder le droit. Construisons la Bretagne.

Le Comité de rédaction