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François Bayrou s’est prononcé plusieurs fois et sans ambiguïté en faveur de la réunification bretonne (comme d’ailleurs celle de la Normandie), que ce soit lors de sa campagne présidentielle, d’interviews diverses ou lors d’un entretien accordé en 2007 à Bretagne Réunie où il déclarait : « Je me suis prononcé à plusieurs reprises pour la réunification de la Bretagne, tout comme pour celle de la Normandie ! Si la réunification doit avoir lieu, c’est bien parce que la Bretagne culturelle et économique est une réalité. J’ajouterai que je ne vois pas pourquoi les Bretons ne pourraient pas décider eux‐mêmes des limites historiques de leur région ».

De manière plus récente, le Président du MODEM à déclaré notamment dans Le Monde, sur BFMTV, RMC ou  sur France Info  « un découpage baroque et bricolé » et son « désaccord avec la nouvelle carte des régions ». Selon lui, on a l’impression que « c’est la loi de l’absurde » qui préside à la définition de cette nouvelle carte. « C’est absurde parce c’est un découpage complètement à la tête du client » a déclaré l’homme politique, par ailleurs maire de Pau. En prenant l’exemple de la région Aquitaine, il évoque aussi l’incohérence des décisions et d’une région qu’il y a un mois devait aller avec le Vendée-Poitou, sensée il y a deux semaines rester seule et aujourd’hui devrait se marier avec le Limousin !
De manière plus centrale, le Président du MODEM rappelle qu’ « une région c’est une unité économique, humaine, culturelle, des gens qui peuvent se rencontrer parce qu’ils habitent dans le même coin ». Or, les espaces constitués deviennent incompréhensibles. Si on fusionne l’Aquitaine au Limousin, « nous aurons entre le Béarn et le nord du Limousin, 450 km de distance (…). Songez que l’on va mettre Pau, Bordeaux, Limoges et Bressuire dans la même région. Vous croyez que c’est la même région, vous ? Il y a 500 kilomètres entre Pau et Limoges, il y a 500 kilomètres entre Pau et Bressuire. Vous croyez qu’il y a une identité culturelle ? ». Identité culturelle, cohérence de vie des territoires, volonté surtout de porter un projet commun… Le débat actuel oppose bel et bien des technocrates fervents de découpages tacticiens à des démocrates soucieux de privilégier des territoires doués de cohérence pour y fertiliser l’économie, les projets et tout simplement la vie.

Le Comité de rédaction