Sélectionner une page

La très forte mobilisation du 27 septembre à Nantes en faveur de la réunification de la Bretagne (plus de 30 000 participants) et le riche travail d’information qui l’a accompagnée ont transformé le regard de la presse. Jamais les précédentes manifestations à Nantes n’avaient connu pareille couverture. Quelque chose a profondément changé qui annonce une force démocratique que rien ne pourra plus arrêter. Le vent tourne. La réunification est en marche. Presque toutes les grandes chaines nationales de télévision et de radio et les grands titres de presse ont traité de la manifestation. Une première ! Avec parfois de longues analyses, comme cet interview de cinq minutes de Jakez Bernard, président de Produit en Bretagne sur France info, juste avant le départ de la manifestation. Le ton aussi a changé. Fini la condescendance ennuyée, le survol hâtif d’un épiphénomène folklorisant. La réunification est devenue un sujet. Il est vrai que la crise est si profonde que l’idée de redynamiser la France par les territoires fait son chemin.
Et puis, les faits sont têtus… Trois manifestations en 6 mois, une affluence qui va crescendo, 70% de la population de Loire-Atlantique qui réclame le rattachement, difficile d’ignorer cette poussée démocratique alors que le divorce est consommé entre les élus et la population. Le bon sens reprend tout doucement le dessus, après que l’on ait tenté de nous administrer toute les potions idéologiques de l’arsenal étatique : mégapoles et méga régions… Ce qui a changé surtout, c’est que l’économie s’est invitée dans le débat. Aux côtés des associations culturelles et des élus les plus courageux, se sont joints des chefs d’entreprises. Christian Guillemot, cofondateur d’Ubisoft (20 000 salariés dans le monde) ou encore le réseau Produit en Bretagne, 100 000 salariés et 340 entreprises membres, avec une soixantaine d’établissements situés en Loire-Atlantique. Leurs témoignages sont nombreux et ils pèsent. On parle désormais de PIB, de rayonnement mondial, de commerce maritime, de pôles de compétitivité, de projets d’infrastructure, d’emplois et de compétences : « le numérique, ce sera 40% des emplois d’ici 5 ans », cite l’AFP reprenant le propos de Christian Guillemot, « Avec une Bretagne a cinq, cohérente avec son histoire millénaire, on a tout pour réussir ».