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Nombreux sont ceux, parmi les députés eux-mêmes  (et de tous bords), qui ont eu l’occasion de s’élever contre la méthode mise en œuvre pour cette réforme territoriale : bâclée, technocratique, déniant toute démocratie, méprisante de la volonté populaire comme de celle des élus,  évacuée par un planning à la hussarde, votée en catimini pendant les vacances par 9% des élus du Parlement (52 députés sur 577 !)… à 6 heures du matin…

Sans parler de ses fondements dogmatiques : les Régions, dessinées sur un coin de table par un fonctionnaire de la Datar dans les années 50, en dehors de toute consultation et de toute légitimité, reprises telles quelles sans se poser de question lors de la création des Régions, sont imposées avec toutes leurs inepties comme un périmètre intangible, non améliorable pour tenir compte des réalités humaines ou économiques !

Malgré tout, à l’occasion de cette nouvelle découpe à l’emporte-pièce, une lueur se lève à l’est…

Des voix s’élèvent dans le Centre !

Celle de Jean-Pierre Sueur, par exemple, sénateur PS du Loiret et président de la commission des lois au Sénat : « J’adore cette région, mais je déteste son nom. Je veux qu’elle s’appelle Val de Loire. Si on pouvait coopérer avec les Pays de la Loire… très bien… Sinon, on reste comme on est. Mais je ne veux pas que nous fassions des choses artificielles comme le regroupement Centre + Poitou + Limousin » (LCI, Cinq à sept, 2014-07-15).

Une option souhaitée également par le député Jean-Patrick Gille (PS), élu d’Indre-et-Loire, mais non retenue…

Sur la question de la gouvernance des régions (assemblée unique ou maintien d’une structure départementale), J.-P.  Sueur revendique des solutions adaptées aux réalités régionales : «Nous ne voulons pas que ce soit militaire, jacobin et que, partout, on applique forcément les mêmes méthodes ». Conviction qu’il partage avec Hervé Gaynard, porte-parole du groupe UMP sur la réforme territoriale, considérant que l’attente qu’a le citoyen de la politique est de la proximité et de l’humanité : « Si les régions sont trop grandes et qu’on supprime en même temps le département, on perd aussi la proximité ».

Mais le plus clair est encore Xavier Beulin, le président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), natif du Loiret, qui, constatant le statu quo incompréhensible du grand ouest (Bretagne à 4 département, Pays de la Loire et Centre) a le cri du bon sens : « Pourquoi ne pas rattacher la Loire-Atlantique à la Bretagne et [le reste des] Pays de la Loire à la région Centre ?  Évidence, quand tu nous tiens… »

Trop évident pour convenir aux découpeurs jacobins !

D’autant que les sondages nous ont appris que c’est en « Pays de la Loire » que le sentiment d’appartenance à  la région a le taux le plus faible de toutes les régions françaises !

Construire la Bretagne

Lire la position de Thierry Merret, Président de la FDSEA29 : Paris a peur des régions fortes !

Lire la position de quatre grands témoins à la table ronde de l’AG de la FRSEA : La région gestionnaire ou stratège ?